Techno web = 2012 c’est 2000, mais 12 ans plus tard

En 2000, en mars, nous étions (selon Wikipedia) à l’apogée de la bulle Internet. La fin des années 90 avait vu une croissance effrénée et une capitalisation à outrance des technos. En outre, tout d’un coup, tout le monde voulait être sur le web. Il y eut une demande exponentielle pour « faire des sites internet » et une offre improvisée de « faiseur de sites internet » vient s’y greffer. La spéculation boursière n’avait rien à voir avec la valeur ou non des technologies sur lesquelles ont investissait (quoi que plusieurs se laissassent berner par de beaux Powerpoints et la promesse de revenus futurs). Incidemment la spéculation a aussi prise sur l’immobilier, les valeurs mobilières, les métaux précieux et moins précieux et sur une foule d’autres biens économiques. Jamais il ne nous est venu à l’idée de dire que l’or c’était de la merde parce que son prix était gonflé. Il en est tout autre du secteur des technologies.

Pareillement, les gens demandaient à tous et n’importe qui de leur faire un site web. Tous et n’importe qui voulait faire « une piasse » et devenait soudainement « spécialiste des sites web », avec plus ou moins de succès .

Aujourd’hui, 12 ans plus tard, je revois ce film historique dans ma tête, mais avec « les médias sociaux » qui remplace « les sites web » et avec les « technos sociales » qui remplace les technos. Il y a une malsaine spéculation boursière sur les technos en ce moment. Non pas que ce soit de mauvaises technos sociales, mais elle ne valent et ne vaudront jamais ce qu’on est prêt à investir dedans. Pareillement, je vois une explosion de la demande pour « des médias sociaux » et une explosion de l’offre des « faiseurs de médias sociaux » pour répondre à la demande. Ce n’est qu’à partir de 2003-2005 que ceux qui avaient tiré leur argent par les fenêtres en faisant n’importe quoi de leurs investissements Internet étaient prêts à se poser de sérieuses questions de ROI et à payer et requérir les avis de réels experts (dont je suis) pour savoir ce qui clochait avec leur présence Web improvisée, mais payée à fort coût. Vous pouvez à votre tour jeter votre argent par les fenêtres en faisant n’importe quoi sur les médias sociaux, mais vous pouvez aussi payer des experts (à part moi il y en a de vraiment très bons) afin d’éviter de devoir vous aussi attendre un autre 2 ou 3 ans avant de réaliser que la page Facebook que vous avez payée à un soi-disant expert pour vous monter et qui permet de dire à votre boss « nous sommes sur les médias sociaux » n’est finalement pas le bouton à quatre trous auquel vous vous attendiez…

Plus ça change, plus c’est pareil…

Twitter, flabergastée par la vision d’un développeur chez Google

Hier j’étais à l’inauguration des bureaux québécois de Google. Je discutais avec Shibl Mourad, le boss des développeurs de Google Chrome à Montréal et il eut une réflexion que je trouvais particulièrement intéressante. Nous étions un petit groupe dont faisait partie le pote Frederic Harper qui est évangéliste Microsoft. Il avait sur lui un t-shirt Twiter avec la fameuse baleine apparaissant sur la page d’erreur de Twitter. Je taquinais Shibl en lui disant, mais vous êtes réellement cool d’inviter la compétition à votre lancement ? Fred répondit oui et nous chez Microsoft, nous avons aussi reçu des développeurs Chrome pour nous parler de leur produit, et Shibl de rétorquer « et en plus il a un t-shirt Twitter ! ». Voici venir le punch de Shibl

« Twitter est l’une des entreprises que j’admire le plus au monde. C’est l’entreprise Web qui a le plus d’usagers par ligne de code du produit. Même la page d’erreur est devenue une image promotionnelle. Ils sont vraiment forts. En plus, ce sont les usagers qui ont avec leurs ajouts (RT, #FF, hashtag et autre) amélioré sensiblement l’outil »

J’étais bouche bée (ce qui est rare). Je n’avais jamais vu Twiter de cette façon. Shibl avait totalement raison. Twitter est un produit tout à fait simple, avec peu de fonctionnalités et qui fonctionne de manière impressionnante. Moi je regarde Twitter avec les yeux d’une consultante stratégique Web et d’une usagère des premiers instants. Mais je n’ouvre pas le capot. Je ne m’émerveille pas de sa simplicité technologique. Shibl lui qui a les mains constamment dans le code, apprécie le génie derrière la simplicité de l’outil.

J’étais un peu comme la consommatrice qui trouve la Ferrari belle et lui le mécano qui « tripe dur » sur le moteur. Comme quoi il faut des fois apprécier la perspective venant d’un autre œil pour réellement saisir la beauté d’un concept, d’une technologie, d’une innovation. Merci Shibl de m’avoir ouvert les yeux à cette réalité, et Fred et Shibl pour être de féroces compétiteurs qui sont d’abord et avant tout de sains gentlemen…

Kony2012 = mouais, bon, bof une efficace infopub

La première fois qu’on m’a twitté Kony2012, j’ai passé un gros 90 secondes à regarder la vidéo. Puis les recherchistes de l’émission Les Lionnes à la télé de Radio-Canada m’ont demandé de venir parlé « du phénomène Web » de l’heure alors j’ai pris le temps de le regarder au complet. Ma réaction est dans le titre et pour en savoir un peu plus sur pourquoi je la trouve efficace cette infopub, qu’elle me fatigue et que je la trouve même raciste et dangereuse, écoutez l’entrevue à ce propos à partir de 9 :50min…

Le HuffingtonPost, le Voir, les autres médias écrits et pour qui devrait-on bloguer ?

Hier j’avais une discussion avec le pote blogueur Philippe Martin, qui me demandait si « finalement ça avait levé » le HuffingtonPost Québec. Je lui dis que je n’en savais strictement rien. Il me souligna que Patrick White, l’éditeur et rédacteur en chef du Huffington Post Québec avait fait un article sur le premier mois du HuffingtonPost mais n’avait nullement commenté sur son achalandage.

Par ailleurs, bien avant le lancement du HuffingtonPost, la bisbille journaliste blogueur et la polémique des blogueurs qui iraient au HuffingtonPost défrayaient la manchette (j’en avais même parlé dans mon billet HuffingtonPost Quebec, la diversité, les blogueurs et l’argent, puis lors d’une chronique de l’émission LeLab). Même que Le journal Voir, craignant sans doute pour sa parcelle de place au soleil du lectorat populaire, y alla d’une généreuse offre (je m’étouffe ici) afin d’attirer les blogueurs dans ses rangs. Je me dis donc qu’il serait peut-être temps de regarder un peu l’achalandage des principaux médias écrits en ligne au Québec (lire ici Montréal parce que ce n’est en fait qu’un échantillon partiel). La difficulté de comparer un chat avec des chats est que je n’ai pas accès à Comscore, que Alexa nous donne une idée de la portée par comparaison et qu’il y a plusieurs typologies possibles de la présence en ligne des médias écrits au Québec. Par exemple, Canoë qui est en fait la correspondance en ligne du Journal de Montréal, contient aussi, le Journal de Québec, LCN, TVA et bien d’autres propriétés du groupe QMI (dont la portion anglophone). Donc pour extraire un tant soit peu ce qui peut ressembler à Canoë, il faut d’abord extraire le pourcentage de visites de la portion française, en sous-domaine, du domaine Canoë. Il en est de même pour cyberpresse (qui regroupe plusieurs journaux de Gesca) ou le HuffingtonPost Québec qui est lui-même un sous-domaine de HuffingtonPost.ca. Bref, cette analyse de la portée est bien imparfaite, mais elle nous donne tout de même une idée de l’achalandage comparative de certains médias écrits en ligne au Québec. D’ailleurs les imperfections d’Alexa comme outil de mesure, est égal pour tous donc on peut dire que l’imperfection s’annule, sauf pour les éléments dont je viens tout juste de parler.

Par ailleurs, ce week-end à l’émission La Sphère de Radio-Canada, Cécile Gladel parlait du blogue RueMasson.com, de son succès remarquable et du fait que son blogue collectif n’est pas un blogue parce que ses scribes sont plutôt des journalistes et qu’eux font de l’information plutôt que strictement de l’opinion comme le font les blogueurs (je m’étouffe encore ici). Son blogue est donc plutôt un média hyperlocal. À ce titre, mon blogue est donc un média microlocal 🙂 Je me suis donc amusée à mettre mon blogue de même que celui de RueMasson dans le tableau ci-bas.

Je vous fait aussi remarqué que vous pouvez vous-même refaire l’exercice, que le pourcentage d’achalandage d’un sous-domaine apparaît dans la page d’Alexa du domaine et que j’ai pris un mois (le dernier) comme mesure de la portée (reach) qu’Alexa définit comme étant « Estimated percentage of global internet users who visit XYZ.com ».

Mes remarques

Je suis agréablement surprise de remarquer que mon micromédia a une portée quatre fois plus grande que le média hyperlocal rueMasson et à peine moins de la moitié des médias Voir et HuffingtonPost Québec. Pour les blogueurs qui se demandent s’ils devraient bloguer « gratis » ailleurs, disons que ce tableau sera un intéressant comparatif à garder en tête 🙂

Média sur Alexa
Huffingtonpost.ca
LeDevoir.com
Cyberpresse.ca
Canoe.ca
lesAffaires.com
Voir.ca
Michelleblanc.com
RueMasson.com

L’échelle de la maturité sociale des entreprises selon Forrester

Ce n’est qu’hier que j’ai pris connaissance de l’excellent document de Forrester Accelerating Your Social Maturity (PDF disponible en échange de données personnelles chez Omniture ou payant chez Forrester) qui traite des différentes étapes de maturité d’implantation des médias sociaux chez les entreprises. Je suis justement en train de faire une analyse de cette maturité d’implantation chez une très grande entreprise au Québec et ce document tombe juste à point. Il vient corroborer plusieurs observations que je suis justement en train de faire sur le terrain et me sera très utile pour « illustrer » la démarche à suivre, à moyen et à long terme, pour cette entreprise. Je vous le conseille donc fortement.

Forrester a intelligemment classifié les différents niveaux d’adoption des médias sociaux chez les entreprises en cinq niveaux. Dans le billet Where is your company on the social maturity scale? Forrester explique ces étapes :

In a nutshell, here are the stages (from RIGHT to LEFT).

Dormant stage (laggards). No social applications, typical in regulated industries or conservative culture. Our advice: get started soon, concentrate on “small victories.” I’ve working with companies in this stage, such as retailer Eileen Fisher, where Lauren Croke, a leader in the eCommerce group, told me “We are so collaborative, things take a really long time to get consensus and approval.” Recommendation: concentrate on adopting listening platforms like Radian6 — seeing what people are saying will often get them motivated to start participating in the Groundswell.

Testing (late majority). Social applications happening, but little coordination. Often focused on popular “talking” environments like YouTube and Facebook, typically run by PR. Recommendation: build on success. Expand out from blogs or Twitter to communities, for example. Shift measurement from volume metrics (e.g. “friends” ) to business metrics (click-throughs, sales, sentiment). Hire or appoint “shepherds” to coordinate resources and learning across the organization.

Coordinating (early majority). Management recognizing value of applications and putting coordination and governance in place. While the social innovator in a testing-stage company may feel lonely, his counterpart in the coordinating-stage company feels pressure, becuase she’s in the spotlight. Recommendation: build a cross-departmental council of social managers for sharing best practices (31% of the companies we surveyed have such councils). Concentrate on policy, which is a natural element of the infrastructure to allow more applications to develop. Start building a long-term plan.

Scaling and Optimizing (early adopters). Company has a plan in place, and seeks ways to do multiple social applications efficiently. For example, at Home Depot, the launch of a customer service presence on Twitter and a marketing channel on YouTube naturally led to the creation of home improvement community, staffed by knowledgeable people who work part of the time answering questions in stores. IHG (Intercontinental Hotel Group) began to concentrate on training management staff at its hotels on how to respond to customer posts on places like Facebook and TripAdvisor. Many companies in this stage have moved beyond listening and talking and are systematically embracing new ideas from customers (like Starbucks’ mystarbucksidea.com). Recommendation: Use companywide tools to encourage HEROes with new social ideas to innovate throughout the organization.

Empowered (innovators). Few companies have reached this stage, where social pervades the company. Dell and Zappos come to mind. At United Business Media, an internal community for collaboration attracted 80% of the employees within 12 months, a great step on the way to an empowered, innovating workforce.

The takeway: understand where you are on this journey. Teach your managers. Shift your goals as you move through the stages. But always be moving: companies that adopt these technologies broadly outside and inside the corporate walls create brand advocates, streamline business processes, and improve product quality and success.

Étant donné que plusieurs entreprises au Québec sont encore à l’étape initiale de « dormir à propos des médias sociaux », Forrester suggère pour débuter d’écouter ce qui se dit sur les médias sociaux (c’est d’ailleurs aussi la première étape que je suggère dans mon livre Les médias sociaux 201). Ils préconisent d’établir d’abord un objectif d’affaires, d’identifier une métrique importante par chef de département et de lui fournir les données, ainsi ça pourra agir comme catalyseur à l’action. Ils suggèrent aussi d’utiliser leur méthode POST.

Forrester’s POST method is a proven formula that requires that you start with people (P), objectives (O), and strategy (S) and then choose the technologies (T) last.13 Following this method means that you won’t make the rookie mistake of focusing first on the social tool — as in, “We need a Twitter strategy.”

Finalement ils valorisent aussi de focaliser sur une seule application simple. Il ne faut pas planifier une stratégie médias sociaux complète dès le départ (surtout pour les grandes organisations, les PME peuvent passer à une autre étape étant donné que si la présidence décide d’une voie, il y aura moins de résistance aux changements que dans les grosses organisations). Il faut d’abord passer à l’action avec quelque chose de simple puis se servir de ses réussites initiales comme preuve de concept qui fera tomber les barrières et résistance à une stratégie médias sociaux plus complexe.

Un mot de sagesse avant de vous laisser. Dans son billet Adopter l’entreprise 2.0 ou adopter son propre futur ? le pote Bertrand Dupperin parle aussi des écueils des entreprises qui veulent adopter « l’entreprise 2.0 » qui est une vision médias sociaux pour l’interne des entreprises.

On dit souvent que le chemin importe plus que la destination et le petit monde de l’entreprise 2.0 et du social business s’en rend compte au quotidien. Que de critiques et de déceptions ces derniers mois. Et pour une bonne raison : l’entreprise s’est vue proposer une destination et a du construire le chemin qui y mène, sans trop avoir le droit de se demander si c’était “sa” destination, si elle était faite sur mesure pour elle. Ajoutons à cela que chacun a sa propre description de la destination en question, ce qui fait que plus personne ne s’y retrouve. Et si l’entreprise ne devait pas, tout simplement, se borner à réinventer “son” futur, indépendamment de celui qui a été contruit, packagé et standardisé pour elle ? Si on arrive au même endroit au moins on saura pourquoi et cela aura levé toutes les questions liées au changement et à l’adoption”. Si on tombe un peu a coté on saura au moins pourquoi on y est, parce que c’était l’endroit qui avait du sens pour une entreprise donnée, non pas pour n’importe quelle entreprise. L’entreprise 2.0 n’est pas une destination en soi. Si elle n’est pas la destination elle peut aider à choisir le chemin. A préférer une route à une autre, un style de conduite à un autre voire un véhicule à un autre. Pourvu que ce choix soit fait en cohérence avec ce qui va conditionner le futur de l’entreprise, pas en fonction d’un dogme ou de la croyance en un courant de pensée. L’entreprise 2.0 est une utopie à laquelle chaque entreprise doit donner sa propre réalité opérationnelle.

La SOPA Canadienne pire que toutes les autres, Bill C-11

Encore une fois je ne suis vraiment pas fière de mon gouvernement. Je suis même profondément triste qu’il s’apprête à faire du Canada l’un des pires états coercitifs du web. Nous risquons l’infâme honneur de figurer sur LA CARTE DE LA CYBER-CENSURE de Reporter Sans Frontières. Je parle ici de l’ignominieux Bill C-11 et tel que le souligne l’éminent docteur en droit Michael Geist.

The Bill C-11 committee has just opened the clause-by-clause review of the copyright bill with 39 amendments on the table: 8 from the goverment, 17 from the NDP, and 14 from the Liberals.

(…)
Unfortunately, the digital lock provisions will also remain largely unchanged as the government is not proposing to link circumvention to copyright infringement (both the NDP and Liberals will put forward such amendments). The music and movie lobby are getting one of their demands as the enabler provision will be expanded from targeting sites “primarily designed” to enable infringement to providing a service primarily for the purpose of enabling acts of infringement. The CIMA demand for an even broader rule has been rejected as has calls to add statutory damages to the provision.

(…)
The government’s decision to leave the digital lock rules untouched is unsurprising but still a disappointment, since both opposition parties were clearly persuaded that such a change was needed. On the other hand, given the heavy lobbying by many groups demanding changes to fair dealing (all parties rejected calls for a new fair dealing test or limitations on education), user generated content (there were multiple calls for its removal), statutory damages (there were calls for unlimited damages), and Internet liability (there were calls for notice-and-takedown and subscriber disclosure requirements), the government’s proposed amendments are relatively modest.

The thousands of Canadians who spoke out may have had an effect as the bill could clearly have been made far worse. There is a need to remain vigilant, however, as the clause-by-clause review has just begun, more changes could still come, and the lobbying will not end until the bill receives royal assent. With that in mind – and with both opposition parties supporting sensible compromises on digital locks – there is still a need for Canadians to speak to their MPs and other elected officials.

Vous pouvez (peut-être) encore changer les choses

Le parti Libéral du Canada fait circuler une pétition en ligne visant à « protéger les droits des utilisateurs contre les serrures numériques injustes ».

On peut y lire

Les conservateurs s’apprêtent à adopter une Loi sur le droit d’auteur imposant les dispositions de verrouillage les plus restrictives au monde. Ce projet de loi rendra illégale la copie d’un DVD afin que vous puissiez le visionner à l’aide de votre tablette – même si vous ne violez pas des droits d’auteur.

Si le projet de loi est adopté, sans être modifié, tout contournement deviendra un acte criminel, même si c’est pour utiliser du matériel que vous avez acheté légalement sur une autre plateforme.

Malgré les assurances des conservateurs, le projet de loi C-11 signifie que les consommateurs canadiens n’auront pas souvent le droit de prendre le matériel qu’ils ont acheté – comme des films ou de la musique – et de le transférer sur des appareils différents.

Les libéraux ont écouté les consommateurs canadiens, les éducateurs, les artistes, les créateurs, les innovateurs et les Canadiens ordinaires et ont agi avec transparence pour proposer des amendements équilibrés.

Avant d’être adopté, le projet de loi sera étudié, article par article, par un comité spécial. C’est à ce moment que nous proposerons des amendements au projet de loi C-11. Par contre, nous avons besoin de votre aide pour qu’ils fassent partie de la loi. Le moment est venu de défendre la création de lois justes et équilibrées.

Nous avons vu au cours des derniers mois, qu’ensemble, nous pouvons forcer le gouvernement conservateur à vous écouter. Dites au gouvernement conservateur qu’il ne devrait pas être illégal de contourner une serrure numérique pour un usage ne portant pas atteinte au droit d’auteur.

S’il vous plaît signer notre pétition et la partager à grande échelle sur Facebook et Twitter avant la prochaine rencontre du comité.

Il est minuit moins une 🙁

Pour vous divertir ou vous faire encore plus chier, voici le vidéo du pote Français JCFrog qui s’insurge à son tour contre les lobbys de la censure

Les enjeux de la vie privée et paranoïa

C’est ce twitt qui me fait réagir

@jocelynerichard @MichelleBlanc plus le temps passe moins il y aura de vie privée. D’un simple clic on saura tout de vous…effrayant

Je lui réponds tout de go

@R_Kibonge faut pas non plus être parano cc @jocelynerichard

Il est vrai que de plus en plus d’informations circulent sur nous sur le Web. Il est aussi primordial que le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, continu de faire son excellent travail de surveiller le respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels, laquelle porte sur les pratiques de traitement des renseignements personnels utilisés par les ministères et organismes fédéraux, et de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), la loi fédérale sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. Vous avez d’ailleurs un excellent site (Media-awareness.ca/français) qui discute intelligemment de la vie privée sur le Web.

Cependant comme le mentionne à juste titre danah boyd dans son allocution à SXSW rapporté par le figaro “The Power of Fear in Networked Publics” :

“Nous vivons dans une culture de la peur. L’économie de l’attention offre un terrain fertile à la peur. Ma question est : comment les réseaux sociaux propagent et entretiennent cette culture de la peur.

La technologie n’est ni bonne, ni mauvaise, ni neutre. Il y a une dynamique constate qui affecte la technologie une fois qu’elle est utilisée. Ainsi, tous les médias sociaux sont devenus mainstream. SXSW n’est plus une histoire de geeks, les médias sociaux ne sont plus des plateformes de geeks.

La peur n’est pas juste un produit de forces naturelles, mais est utilisée sciemment pour contrôler les publics et les inciter à faire des choses.

La peur est une émotion importante. C’est une façon qui nous aide à apprendre. C’est une façon de s’amuser. C’est un façon complexe de réagir aux choses.

La peur peut être utilisée pour contrôler les gens. A fortiori dans un contexte américain, de l’après-11 septembre. Elle a été utilisée par les médias pour contrôler les gens. En tant que pays on a été en “alerte orange” depuis une décennie (gloussements dans la salle NDLR). En venant ici, nombre d’entre nous sont passés par la sécurité à l’aéroport. On fait ce qu’on nous dit. C’est devenu une part de la culture américaine.

J’ajouterai à ça que les médias traditionnels carburent à la peur et alimentent sans cesse ces peurs qui sont liées (plus souvent à tort qu’à raison) à l’internet. Tout comme au début du siècle les gens avaient peur des appareils photo qui pouvaient « voler leurs âmes », des gens ont encore peur des médias sociaux qui « volent leurs identités ». À ce propos, j’ai maintes fois répétés que le vol d’identité n’est pas un problème web et qu’il ne l’a jamais été. C’est un mythe créé par et pour les médias traditionnels afin de discréditer le nouveau venu qui gruge chaque jour une part plus importante de leur modèle de revenus. Tout comme il est maintenant tout à fait normal d’avoir son nom, son adresse personnelle, et son numéro de téléphone aux vues et au su de tous (ça existait d’ailleurs bien avant le web et ça s’appelait un bottin téléphonique), il est maintenant aussi normal d’avoir quelques photos, contenus et détails sur notre parcours professionnel et personnel à la vue et aux sus de tous. Il faut certes être prudent et réfléchir à ce qu’on partage en ligne et à quelle entreprise on cède ou pas des données à caractères personnelles, mais il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa. Plusieurs de ces mythes sont regroupés dans mon blogue sous ma catégorie mythes du commerce électronique et je vous invite certainement à être prudents avec les informations que vous partagez en ligne, mais aussi à être vigilant quant aux nombreuses « peurs irrationnelles » que de plus en plus nous sommes « brainwashé » à croire.

BrandYourself intéressant, mais pas de miracles en vue

Je viens de terminer une visite et la mise à jour d’un profil BrandYourself. L’idée derrière ce site est de permettre à un individu qui ne connaît rien du référencement, de mettre en avant des sites parlant positivement de lui dans les résultats de Google, afin de faire reculer dans l’index, les résultats qui sont négatifs ou qui sont plutôt ceux de l’un de nos homonymes.

Le gros avantage de cet outil est de faire prendre conscience à l’usager de l’importance d’être présent sur plusieurs sites de médias sociaux, comme moyen de favoriser un meilleur positionnement de son nom dans les résultats de Google. BrandYourself.com permet aussi à l’usager de comprendre certaines des règles de base d’un bon référencement personnel.

Malheureusement, comme l’indique BrandYourself lui-même, il n’y a pas de garanties. La raison en est simple, il est impossible pour BrandYourself de garantir les résultats de Google (comme ne peut le garantir non plus un spécialiste du référencement) parce qu’il y a trop de facteurs à prendre en considération, dont la popularité et le nombre de gens qui ont le même non que vous, mais aussi parce qu’aucune technologie ne peut prétendre influer directement sur Google. D’ailleurs, si vous avez la malchance de vous nommer Michel Tremblay (par exemple, le nom du célèbre écrivain québécois qui est de surcroit le mix du prénom et du nom le plus commun au Québec), vous aurez besoin en plus de BrandYourself, d’un référencement positif qui prendra plusieurs années et hyperliens externes, avant de détrôner celui qui est reconnu sur la scène mondiale (et dans Google) comme étant LE Michel Tremblay (vous aurez d’ailleurs le même problème si vous vous appelez Michelle Blanc ou même Michel Leblanc 🙂 ).

En fait l’astuce de BrandYourself est de créer en sous-domaine (comme par exemple http://michelleblanc.brandyourself.com/)un site avec votre nom et prénom et à vous inciter à partager cette URL (contenant les hyperliens menant vers les résultats que vous souhaitez) sur les différentes plates-formes médias sociaux que vous avez déjà. C’est toujours bon d’avoir une page contenant VOS HYPERLIENS DE CHOIX, de plus à votre nom, mais comme je le dis quelquefois, ce n’est pas de la « rocket science » et ça ne fera certainement pas de miracles, à moins que vous ne soyez réellement nul en référencement et que vous ayez un nom et prénom que pratiquement personne d’autre que vous ne possédiez. Entre-temps, ma grosse compétition Google sera le vin mousseux cheap de Washington le Ste-Michelle Blanc de Blanc (notez qu’avec ce dernier hyperlien, je viens encore d’améliorer ma cause face à Google hehehe) …

Être encrassé dans le statu quo

J’ai eu un client la semaine dernière, qui est malheureusement encrassé dans le statu quo. Je dis client, mais en fait il n’est pas client. Je n’ai fait qu’une heure de consultation avec lui et disons que la chimie n’y était vraiment pas.

Voici la triste histoire

Lors de la consultation avec le PDG d’un magazine dont les ventes sont en chute libre, je parle de nombreux exemples d’entreprises qui ont réalisé que l’argent était aussi dans les produits dérivés de la création intellectuelle plutôt que dans la création intellectuelle elle-même. Je lui mentionne que son volumineux catalogue n’est pas en ligne et qu’il dort sur plusieurs décennies d’archives qui si elles étaient en ligne, pourraient générer différentes possibilités de revenus en pub, mais surtout en produit dérivé. Je l’invite à se questionner sur différents produits dérivés qu’il pourrait développer. Je parle par exemple d’Infopresse qui fait de nombreuses conférences (et un produit dérivé qui semble être plutôt rentable) et dont les archives sont maintenant en ligne. Je parle de Têtes à claques qui en plus de faire de l’argent avec la pub sur son site, fait aussi de l’argent avec la pub sur YouTube, a des contrats de publicité au Québec, en France et aux États-Unis, a des ringtones, des jeux interactifs, des DVD et une foule d’autres initiatives payantes découlant de ses contenus. Je parle de Gapingvoid qui de son contenu, a tiré des livres, des éditions limitées (petits et grands formats), cartes de souhaits et commandes spéciales, fait des conférences, des cartes sur mesure et est devenu le CEO d’une compagnie de vin pour laquelle il a longtemps été le publicitaire. Je parle du cas LaFraise, qui en 2006, vendait pour 1 350 000 d’Euros de t-shirt en ligne pour l’année, à partir d’un blogue. Finalement je parle de mon propre cas et de comment j’ai développé une série de produits dérivés de mes contenus. Je le brasse et lui donne de nombreux autres exemples. La conversation se termine sur quelques blagues.
Le lendemain je reçois cet échange de courriel

Allo
Un correctif suite a l’info que tu m’as dit : 15$ / M :
la réalité c’est 4-6$/ M
(pour 1 million de pages vues : ca veut dire 50K$/an au lieu de 150K$)
Pas mal moins viable, me semble…
non?

YZZ Media nous dit:

1- Si le client veut etre annoncé directement sur le site, : 15-22$ du CPM MOINS 40% de commission
(tres peu pour XXX )

2- Si non, il ont des groupe moins cher.. mais l’annonceur ne peut pas cibler un pourcentage de sa campagne précisément sur le site qu’il veut… dans ce cas on parle de: 7-10$ le CPM
MOINS 40% de commission = 4-6$/ M

Je réponds

c’est si tu passe par eux au lieu de les vendre toi-même et c’est le prix par bandeau. S’il y en a trois dans ta page tu multiplie par trois

Il rétorque

Tu me disais que tete a Claque fait du cash .

REPONSE : FAUX !

1- On a pas le choix de passer par une régie pub , car PEU de monde veut uniquement notre site . DONC la vente en bouquet (package de plusieurs sites ) est un incontournable.

2- je viens de reparler a YYZ
J’avais mal saisie: Le CPM se vend 2- 6 $ brut en bouquet . DONC ca me donne une moyenne de 2,40$ /Mille
BREF:
3 pub / page , vendu en CPM et PPC, tu sais comment il donne? 2700$ pour 1 millions de pages vue

Tete a Claque a 3 Million de pages vue donc 85 000$ / an PAS PLUS !!
(On est loin du 300 000$ que je comptais hier !)

A ca j’extrapole :
-Rajoute a ca la vente directe 50 000$ et qu’il paye un vendeur 50 000$ pour ca (car y en a pu qui veulent travailler en bas de ca ) donc j’ajoute : 0$

-j’enleve les frais de productions : 50000$/an

GRAND PROFIT TOTAL ANNUEL : 35 000$

W O W !!

Je vois pas le Klendike…

Pour te donner mon mandat , j ai une question: sur quelle modele économique on doit se basé alors?

Je réponds

je doute de ces chiffres et en prenant les tiens, si tu ajoutes à la pub sur son site, celle de Youtube, contrat de pub US, France, ringtone, jeux interactifs, app iPhone et j’en passe, ça commence à faire du bidou. Mais tu es TELLEMENT convaincu qu’il n’y a rien à faire que ta conviction est sans doute la bonne. Oublie mes honoraires et bonne chance…

Il rétorque

Tu doutes des chiffres provenant d un vendeur qui par définition vend sa salade embellie?

Je t engage pour changer mes convictions. La 1er étape est de me donner des outils ( livres , cas à succès , références …) pour me bâtir une vision.
Les produits dérivés décrits ici :
Les stats demontre que 90% des apps iPhone sont pas rentable.
Ça oblige à investir sur 20 apps et avoir dépenser 100k $ pour avoir 1-2 qui lève. C est une business à haut risque

Pu prendre mes références pour faire mes revenus prévisionnels?

Je ne suis pas négatif. J ai cumulé des expériences non concluantes. Dirige moi.

Je réponds

une de mes chums a travaillé pour TAC au moment ou il faisait 2,5M par année (ça a duré 5 ans)

Il rétorque

Je veux un modèle possible
Pas un modèle d exception.

C est comme mettre un livre en marché. La probabilité de faire un best seller est de 5%

Je réponds

Combien d’heures tu veux que je passe là-dessus?

Fin de la discussion

Morale de l’histoire

17 courriels avec le PDG, 4 avec l’employé et 3 twitts pour une heure de consultation qui ne sera jamais payé. Mon pif et mon expérience me disaient que ce client était une perte de temps et un vampire d’énergie. C’est un client qui veut avoir raison. Il ne veut pas entrevoir de solutions, de remettre en question son modèle d’affaires (qu’il avoue lui-même être en déroute) et s’interroger sérieusement sur différentes avenues de commercialisation de son actif intellectuel. Non, il veut le moins cher pour le maximum de résultat en s’efforçant de mettre en boîte plutôt que de tenter de comprendre et d’innover pour sa propre survie. Je n’ai certes pas toutes les réponses et on s’entend que pour une heure, il a eu matière à réflexion en maudit. Je ne parle pas ici d’une analyse d’impact, d’une analyse du modèle de revenu, d’analyse de marché, de focus group ou autres. Je parle strictement d’une heure de consultation bien remplie et de trop d’énergies pour gérer ce qui vient autour. Aucun consultant n’a toutes les réponses, mais un bon consultant a de bonnes questions, de bons exemples et avec bin du temps de consultation, pourra arriver avec des analyses chiffrés. Mais dans tous les cas, si le client lui-même ne semble plus croire en son produit et en ses potentialités, ce n’est certainement pas le consultant qui y croira à sa place. En outre, en 2007, strictement avec la pub sur son site français, Tête à claques faisait 200 000$ de profits par mois. Je répète aussi qu’en plus de ces PROFITS sur Wikipedia, on parle d’une émission de TV en anglais, d’un autre site bilingue, de DVD, de publicités, de jeux vidéos et j’en passe. Oui Têtes à claques est une exception de réussite de la web tv mondiale. Mais plusieurs autres créateurs ont aussi compris que de décliner son œuvre sur plusieurs plates-formes est une manière d’attirer de nouvelles sources de revenus, que ce soit dans divers champs d’activités. La dégringolade de ses revenus est certainement due à la débandade générale du monde de l’édition et des médias dont plusieurs se cherchent un modèle d’affaires. Mais la question qui tue et que je ne lui ai pas posée : Est-ce que vos contenus sont encore pertinents et avez-vous réellement jeté la serviette? Êtes-vous prêt à essayer quelque chose de différent de vos compétiteurs?

L’autre morale de cette histoire

Ces nombreux exemples en étant publiés ici, réveilleront peut-être d’autres entrepreneurs et leur fera réaliser que les concepts de versionning, de bundling et que les produits dérivés sont une source ADDITIONELLE de revenus et que ces concepts sont certainement à méditer…

Pinterest, le spam publicitaire poche a commencé + du trafic ? Vraiment ?

Pinterest, le réseau sur lequel on expose les photos de ce que l’on aime (du scrapbooking virtuel) en visitant divers sites Web lors de notre navigation (à partir d’un bouton Pin It installé sur la barre de notre navigateur) commence déjà à être pollué de spam. Généralement, les images qui sont pinner sur Pinterest font partie de ce qu’un usager ou une collectivité trouve beau. Des visages d’acteurs (trices), des paysages, des fleurs, de l’architecture, de bons petits plats et ceatera. Le « beau » en question est d’ailleurs l’une des limites du système, pour tout ce qui n’est pas par essence beau. Si vous êtes un vendeur de chauffe-eau par exemple, pas certain que vos produits récoltent la cotte des usagers Pinterest. Mais ne vous en faites pas ! Il existe des solutions laides et le spam qui en plus de vous attirer du trafic (j’y reviendrai), risque d’enlaidir passablement le paysage « pinterestien ». Faites comme H&M, et incitez les gens à recevoir un rabais-surprise s’ils cliquent sur votre bandeau publicitaire. Succès garanti auprès des coureurs d’aubaines qui foisonnent aussi sur Pinterest (comme ailleurs). Pas certaine cependant que votre image de marque redore son blason auprès des amateurs d’esthétisme avec ce genre de stratagème, mais si ça clique, pourquoi s’en priver ?

Parlant de génération de trafic, la question que je me pose est de savoir si Pinterest génère réellement du trafic. Je m’explique. Chaque fois que la photo prise d’un site web roule et est repinée sur Pinterest, cette photo qui est hébergée sur le serveur de son propriétaire, sera potentiellement comptabilisée dans les fichiers log de l’hébergeur comme une visite, alors qu’en fait cela n’en est absolument pas une. J’avais déjà expliqué ce phénomène, il y a plusieurs années, dans mon billet Le point sur les différences énormes entre les outils de statistiques. Donc lorsque je lis la « supposée influence de trafic » majeure de Pinterest, je me demande si Pinterest cré réellement de l’achalandage ou si plutôt ces données sont faussées par le fait que Pinterest « ping » sans arrêt des milliers de sites Web pour faire rouler ses boards avec des images qui sont hébergées ailleurs ?

Pollution visuelle de la pub poche de H&M

Spam de H&M sur Pinterest

Spam de H&M sur Pinterest